samedi 6 octobre 2012

Ca sert à quoi?

A quoi ça sert? On me le demande souvent à quoi ça sert de coller. Cela vient avec pourquoi, comment et quand. Les questions les plus simples sont souvent les plus difficiles. Parce que j'en a eu toujours envie sans jamais le faire, parce que Pignon Ernest, l'enfance, la poésie, pour retrouver ,découvrir,explorer. La première fois pour quelqu'un que j'aimais, sur ses pas.

Ah oui...On commence pour soi, toujours.Parce qu'on raconte ses histoires, parce qu'on sort la plus belle part de soi , qu'on la trempe dans ses peurs et ses pleurs, qu'on y ajoute ses sourires et sa tendresse, on commence toujours pour soi. Ensuite vient le partage et l'élan il vient avec le partage.

 Ca ne sert à rien, surtout à rien. C'est un "bon plan communication" sans doute, sans doute mais à trois ans quand un enfant prend des crayons de couleurs et qu'il affiche ses monstres dans sa chambre est qu'il a un plan marketing ? Est ce qu'il pense communication en les scotchant sur la fenêtre du rez de chaussée face à la rue?

Bien sur les marchands, bien sur l'argent pourquoi pas, bien sur "j'ai une proposition intéressante pour toi", bien sur , bien sur mais si tu dessines pour ça pauvre de toi.

Ca sert à rien et à tellement. devant ce collage là une dame s'est arrêtée, avec son voile et son petit garçon, comme d'autres fois une vieille dame, un couple homo, un ivrogne ou un monsieur chic. Moi je ne change pas, j'ai le teint blafard, de la colle de haut en bas et je porte du noir. Eux ils changent tout le temps et ils sourient souvent.

La dame d'aujourd'hui a pris une photo avec son petit garçon, elle m'a remercié parce qu'elle trouvait le dessin beau, même pas joli, beau. tu vois ça sert à ça. On n'aurait rien à se dire sans doute comme je n'ai rien à dire à la plupart des gens, tellement peu à se dire que je pourrais encore moins rire avec eux tant l'un nourrit l'autre.

 On n'aurait rien à se dire mais on a partagé quelque chose et pendant cinq à dix secondes je leur ais imposé le sourire et je leur en ais volé un bout. ça ne sert à rien, juste à ça et c'est beaucoup.

4 commentaires :

  1. Rien que sur mon chemin du passage St-Bernard à la rue Popincourt il y en a 4. Je les observe souvent, je les attends toujours. Il y en aura t il un nouveau demain ?

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  2. Tenter d'offrir de la beauté, du sens, susciter l'émotion, proposer une démarche non marchande donc désintéressée.. cela peut nous concerner tous ou au contraire laisser indifférent.
    En effet combien de gens ont des oeillères, pour lesquels la rue n'est qu'un espace neutre de transit entre leur domicile, travail, courses etc..
    Et nous autres, ceux pour qui la rue représente plus, un vrai lieu d'ouverture, d'échange, de partage et de liant social et non une simple parenthèse dans le temps, ceux là en vérité ont tout compris.. Car en étant attentifs ils renforcent la richesse de l'expérience.

    le street art ou comment trouver au dehors ce qui peut nous enrichir en dedans : enrichir notre bagage, nourrir notre réflexion, infléchir des positions, bref réfléchir à l'air du temps ou se laisser porter par la poésie d'une créa à seule finalité esthétique.

    Ensemble on s'enrichit
    Seul on réfléchit
    Le street art c'est la vie dans la ville par nous, homo consciensous sensibilous, pour qu'on le devienne tous.

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  3. Ça sert à rien mais ça sert a tout quand l'art s'exporte dans la rue, dans un coin, au détour d'une allée, là inattendu, un beau dessin, un peu de poésie et de l'amour.

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  4. Merci à vous pour les retours et à toi Léa alors oui tôt ou tard...

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